L'école
Sous l’Ancien Régime (avant 1789), le village n’a pas d’école. Seule la commune de DAMPIERRE, centre de la paroisse et de la seigneurie, en possède une. Quelques recteurs de cet établissement nous sont connus par des documents d’époque (les testaments, actes de justice… qui en font mention). Peu d’élèves sont scolarisés ; parmi ceux-ci figurent sans doute des enfants d’ETOUVANS.
Le dictionnaire des communes du Doubs indique que la commune est, au début du XIXème siècle, la seule du canton de DESANDANS à n’avoir aucun instituteur. Ce n’est que tardivement, en 1831, que le village se dote d’un local d’enseignement.
En 1833, est promulguée la loi GUIZOT. Dans son article 1er, elle prévoit que l’instruction primaire élémentaire « qu’elle soit privée ou publique doit nécessairement comprendre l’instruction morale et religieuse, la lecture, l’écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures ». Par ailleurs, elle indique également « que tout individu âgé de 18 ans peut exercer librement la profession d’instituteur à condition d’obtenir un brevet de capacité délivré à l’issue d’un examen et de présenter un certificat de moralité ».
Le plus ancien instituteur connu (mentionné en 1858) est M. FAIVRE. L’enseignement primaire n’étant alors pas gratuit, son salaire comprend une part fixe payée par la commune à laquelle s’ajoute une cotisation réglée par les parents. En 1859, le salaire total de l’enseignant s’élève à 600 francs ; la contribution des familles est alors fixée à 50 centimes par élève (taux unique). Elle est réévaluée en 1860 pour être portée à 1,50 franc par mois et par élève. L’enseignement étant encore très lié à la religion, le maître d’école exerce en même temps la fonction de sacristain. A cette date, le Conseil municipal décide qu’en compensation de cette dernière charge « son affouage lui soit rendu à domicile sans frais ni taxe de transport, ce qui peut être évalué, taxe affouagère et transport, à un prix moyen de 50 francs ; il lui est de plus fait grâce de la location de son jardin, soit 5 francs ».
La contribution des familles étant jugée trop élevée, le Conseil municipal pressent « que les parents sont dans l’intention de ne pas envoyer leurs enfants en classe ». Il demande au préfet l’autorisation de rendre l’enseignement entièrement gratuit pour les élèves de la commune afin de les inciter à fréquenter régulièrement l’école (la municipalité prendrait à sa charge la part des parents contenue dans le salaire de l’enseignant).
Dès 1847, il estime la « maison d’école » insuffisante pour les besoins de l’époque. Il décide donc d’agrandir le bâtiment de façon à disposer d’une salle de classe avec deux issues permettant « à chaque sexe d’accéder séparément » (sur le plan suivant, on note une séparation entre les parties réservées, l’une aux garçons et l’autre aux filles).
En mars 1865, le rapport de visite de l’inspecteur primaire fait état de la vétusté du bâtiment. Il adresse une série de griefs aux autorités municipales. Les conditions règlementaires ne sont pas satisfaites : « un lavoir public est trop voisin de l’école, la salle n’a que 42 m² pour 52 élèves, les tableaux noirs sont insuffisants, la salle n’est pas plafonnée, elle est froide (le plancher du dessus est mal fait) et il conviendrait de la blanchir ». Lors de sa réunion en date du 13 mars 1865, le Conseil trouve ces remarques injustifiées.
Il décide néanmoins de satisfaire rapidement à certaines exigences de l’autorité académique : le compte-rendu de la séance du 7 mai indique en effet « que le Conseil consent à faire les réparations nécessaires à la maison d’école prescrites par l’inspecteur, pour un montant de 200 francs ».
En 1874, lors d’une autre de ses visites, l’inspecteur primaire de MONTBELIARD se montre pourtant insatisfait : il trouve « que la salle mixte actuelle est beaucoup trop exiguë pour la population scolaire d’ETOUVANS et qu’en conséquence il y a lieu d’agrandir ce local ». Le Conseil municipal « admettant la justesse de l’observation, préfère créer une école spéciale de filles », estimant que leur éducation et leur instruction « seront mieux assurées par une institutrice ». L’autorisation d’ouverture lui est accordée ; l’école sera dirigée par une institutrice laïque.
En 1876, M. CHARLEREY, instituteur, propose ses services gratuitement pour ouvrir une école d’adultes destinée aux jeunes hommes « afin de permettre aux anciens élèves de notre commune de se retremper dans les notions élémentaires qu’ils ont reçues sans autre charge pour la commune que de payer le chauffage ». Le Conseil accepte cette création pendant la période scolaire des mois de janvier, février et mars.
En 1879, sans doute à la demande du même enseignant, est décidée la création d’une bibliothèque municipale « pour instruire les habitants, surtout les jeunes gens, les attirer à l’instruction et les délasser ». Une commission comprenant trois membres du Conseil municipal est alors créée. Dotée d’une somme de 200 francs, elle doit, avec l’assentiment de M. CHARLEREY désigné comme bibliothécaire, « faire le choix des ouvrages les plus à la portée de la population rurale de la commune ».
En 1882 est envisagée la construction d’une école à LA RAYDANS. Ce hameau compte alors une population de 168 habitants (essentiellement des ouvriers employés aux usines MEQUILLET), dont une trentaine d’élèves. Le Conseil municipal constate en effet que « l’instruction étant obligatoire, il est très pénible pour les jeunes enfants de se rendre tous les jours à ETOUVANS par les mauvais temps et que souvent des absences de classe sont à constater, ce qui n’aurait pas lieu s’il existait une école plus rapprochée ». Il est proposé à la commune de COLOMBIER-FONTAINE de s’associer à cette réalisation au prorata du nombre de ses ressortissants dans le hameau, soit 75 habitants dont 15 élèves. Finalement, pour des raisons financières, ce projet ne sera pas retenu.
En 1927, le Conseil municipal, considérant le très mauvais état hygiénique des classes, décide de construire un nouveau bâtiment scolaire abritant deux classes. Le projet est approuvé par le Ministre de l’Instruction Publique le 28 décembre 1928.
L’architecte retenu est M. REES Eugène de MONTBELIARD. L’adjudication des travaux a lieu le 1er mars 1929. Le bâtiment, auquel seront ensuite adjoints deux préaux, est réceptionné le 1er février 1930. Le montant des travaux s’élève à 171 766 francs.
En 1933, à la demande de l’Inspecteur, l’école devient mixte.
En 1943, le Conseil municipal estime que le nombre d’élèves est trop élevé pour une école mixte à deux classes (la prévision pour la rentrée de 1945 est de 90 élèves). En conséquence, il demande et obtient la création d’une troisième classe élémentaire : un CP mixte avec une section enfantine accueillant les enfants à partir de 4 ans. Cette troisième classe est installée dans l’ancien bâtiment d’école situé de l’autre côté de la route, à côté de la fontaine.
Dans les années 1960, du fait de l’expansion économique et de l’arrivée de nombreuses familles, notre école compte jusqu’à cinq classes, dont deux abritées dans des bâtiments préfabriqués.
En 2004, la municipalité choisit de regrouper les différentes classes sur un site unique ; elle décide la construction d’un bâtiment complémentaire à celui de 1929.
Il comprend deux classes, une salle de gymnastique et un service de restauration scolaire. Le coût du projet est de 657 284 €. Les travaux débutent fin 2004 et le nouvel ensemble, a été inauguré le 18 novembre 2006. Il abrite actuellement quatre classes.
Dernière mise à jour : 21.07.2025