Les fontaines
Le village compte six fontaines. D’allure sobre, elles lui confèrent un cachet authentique et témoignent de son histoire. Ces constructions, aujourd’hui obsolètes, ont servi – jusque dans la première moitié du XIXème siècle – de sources d’approvisionnement en eau pour les ménages ne disposant pas de puits, de lavoir et d’abreuvoir pour le bétail.
Premières fontaines
Avant 1789, il n’y avait qu’une seule fontaine, à proximité de celle qui se trouve aujourd’hui encore sur la place de la Résistance, au centre du bourg. Son existence est attestée dans un texte datant du milieu du XVIIIème siècle. Située légèrement en arrière de l’installation actuelle, elle ne comprenait alors que des bassins sommairement aménagés comme l’indique le plan ci-contre. De cet ensemble, il ne reste aucune trace.
Des plans et dessins de 1828 concernent la construction d’un nouvel édifice. Ils permettent de dire que c’est à partir de cette date que cet ensemble a pris l’aspect qu’il a conservé jusqu’à une date récente, avant la destruction de deux de ses bassins. Il se composait d’un vaste abreuvoir (celui qui existe encore aujourd’hui) ainsi que de deux bacs : un grand pour le lavage des habits et un plus petit pour leur rinçage.
Un document de la commission départementale d’architecture indique qu’en 1870 ETOUVANS ne comptait que deux fontaines : celle du centre (déjà citée) et celle de la Rue des écoles. Cette dernière figure sur le cadastre napoléonien de 1835 : sa construction est donc antérieure à cette date.
Par le passé, les lavoirs de ces deux fontaines ont été couverts comme l’attestent d’anciennes cartes postales.
Deux fontaines complémentaires
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, l’implantation des tissages MEQUILLET NOBLOT à LA RAYDANS a entraîné une augmentation sensible de la population et de la superficie bâtie. De nouvelles fontaines ont été construites de façon à fournir aux habitants une source d’approvisionnement en eau à proximité de chez eux.
Un rapport de la commission départementale d’architecture et des délibérations du Conseil municipal de 1869 à 1873 indiquent que les deux fontaines existantes ne suffisent plus à satisfaire les besoins en eau du village.
Face à ces constats, la municipalité sollicite un architecte de MONTBELIARD, M. FALLOT. Celui-ci élabore un projet, soumis au Conseil municipal en date du 10 septembre 1869 et accepté le 27 décembre de la même année. Il prévoit, pour un montant de 10 720 francs, la réalisation de fouilles ayant pour but d’augmenter dans d’assez grandes proportions le débit de la source alimentant les deux fontaines existantes (au point de dépasser 100 litres par minute) pour suffire aux besoins de la commune.
L’extension de l’agglomération entraînera la construction de deux nouvelles fontaines :
– une au lieu-dit « Au Chazal » destinée à desservir la partie haute du village. Elle comprend un double bassin lavoir de trois mètres de long sur un mètre de large et un abreuvoir de sept mètres de long sur un mètre vingt de large ;
– une avec abreuvoir pour utiliser une source qui coule à l’extrémité du bourg, du côté de COLOMBIER FONTAINE : celle des Prés sous la Ville à laquelle on adjoindra par la suite deux bassins lavoirs.
Le nettoyage, le relèvement et la réparation des fontaines du centre et de la Rue des écoles sont également prévus.
La mise en adjudication des réalisations a lieu le 15 juillet 1871 à la sous-préfecture de MONTBELIARD pour la somme de 9 281 francs. Le marché est emporté par M. WILHELM, entrepreneur à VOUJEAUCOURT. Le total des dépenses se monte finalement à 11 026 francs ainsi ventilés : 10 562 francs à l’entrepreneur et 464 francs à l’architecte. La réception des ouvrages a lieu le 5 décembre 1873.
Réalisations plus récentes
Le 23 mars 1885 le Conseil municipal vote une somme d’un montant de 6 009 francs pour l’exécution de nouveaux travaux. Ils concernent essentiellement la construction d’une cinquième fontaine située « A la Lave », au point d’intersection du chemin dit des Talvannes (l’actuelle rue de l’église) et de la rue de Dampierre. L’architecte retenu est M. WELTY de MONTBELIARD. Les dépenses prévues se montent à 4 431 francs. Les travaux sont achevés l’année suivante.
Le dernier point d’eau aménagé est le lavoir de La RAYDANS, hameau comptant alors 150 habitants et dépourvu de ce type d’équipement. L’édifice, construit sur un terrain appartenant à l’entreprise MEQUILLET et alimenté par l’eau du canal, a été inauguré en 1908. Il a coûté 2 223 francs. Son but était de « soulager les femmes très fatiguées de laver leur linge dans le Canal du Rhône au Rhin ».
Résumé
- 1ère fontaine : Place de la Résistance avant 1789 ;
- 2ème fontaine : Rue des Ecoles avant 1847 ;
- 3ème et 4ème fontaines : « Au Chazal » et rue des Prés sous la Ville en 1873 ;
- 5ème fontaine : « A la Lave » en 1886 ;
- 6ème fontaine : à LA RAYDANS en 1908.
La multiplication des fontaines correspond aux différentes phases d’extension de notre village. Elles sont, de ce fait, de plus en plus éloignées du centre. Ces endroits toujours très fréquentés (paysans amenant leur bétail à l’abreuvoir, lavandières) étaient des points de rencontre et de convivialité pour la population où s’échangeaient par exemple les nouvelles et les potins de la cité.
Dernière mise à jour : 16.07.2025